PIERRE VAULTIER


PIERRE VAULTIER


Lorsque l'on évoque une rupture les ligaments croisés, on imagine (ou on se souvient) plutôt d'abord de la douleur, ensuite du long, très long moment qu'il faut pour se rééduquer, reprendre confiance en soi et refaire du sport petit à petit. Plusieurs mois sont nécessaires, voir des années pour certains. C'est pourtant seulement 59 jours après son accident à Lake Louise(Canada ), que Pierre, une attelle au genou, gagnera sa première médaille d'or aux JO de Sotchi le 18 février 2014.

 

Pour faire un champion du monde, double médaillé d'or olympique, multiple vainqueur en championnat de France et en Coupe du Monde il vous faudra :

- 100gr de rigueur

- 500gr de passion

- 250gr d'envie de victoire

- une pincée de folie

Mélangez le tout, commencez le snowbaord à 4 ans et mélangez énergiquement, et voilà ! 

"Je pensais qu'au snowboard, dès qu'il neigeait, j'avais qu'une envie c'était d'aller prendre ma pelle et de tailler un boarder ou un kick dans le jardin"

Le hasard fait bien les choses, car c'est bien lui le responsable dans l'histoire de Pierre, lorsque son voisin Seb lui propose d'aller essayer la planche à neige sur un petit tas devant chez eux. Une glissade, des éclats de rire et le petit Pierre, 4 ans, ne demandera plus qu'à faire du snowboard. D'abord avec ses parents, à l'époque où ce sport était encore parfois vu comme l'avenir pour certains, comme une machine à couper les jambes des skieurs pour d'autres. 

C'est au club de Serre Chevalier qu'il fera ensuite ses armes avec "les grands", auprès desquels il tirera toujours le meilleur. C'est à l'âge de 11 ans, à Vars lors de sa première compétition de snowboard cross, dont il se souvient des moindres détails, que l'étincelle s'est déclanché avec une 5ème place au milieu des séniors.

"Je me rappelle du départ, comme si c'était hier, de la board que j'avais, du parcours (...) ça a été un élément déclencheur. C'est cette concurrence qui me poussait"

La concurrence directe, le face à face le stimule. ll s'envole de bosses en bosses, de virages relevés en lignes droites, alors qu'il s'ennuie dans ces géants qui l'affutent techniquement mais dans lesquels il va à reculons.

C'est au championnat de France à l'Alpe d'Huez en 2005 qu'il va se révéler : il a 18 ans, il est alors en difficulté en coupe d'Europe, ses adversaires sont les cadors de la discipline : Xavier De Le Rue et Guillaume Sachot pour ne citer qu'eux... Mais ce jour, la course et le parcours lui plaise, c'est maintenant ou jamais. Il donne tout et bouscule tout. Il se qualifie alors pour la Coupe du Monde au Chili, à laquelle il finira 14e et 7e. 

 

Une victoire à Whistler et le voilà parti pour les JO de Turin en 2006. Tout va vite, très vite, trop vite selon lui qui vient tout juste d'arriver parmi les grands et qui mettra un long moment à se remettre de son classement à ces premiers Jeux. 

"Des hauts, des bas, il y en a partout". De ses échecs il fait des outils qui le rendent plus fort physiquement et psychologiquement. De son objectif d'avoir une médaille aux Jeux, il développera son envie de gagner une médaille, différence futile me direz-vous ? Pas pour Pierre dont les valeurs humaines font de lui ce qu'il est aujourd'hui et ce qu'il sera toujours : un grand champion.